L’ignorance mène le monde

Facteurs :

Pourquoi nous nous faisons presque toujours, une idée fausse sur l’état de la planète.

Le monde va-t-il mieux ou moins bien? Difficile de répondre, conclut Joshua Rothman dans The New Yorker après avoir passé en revue une poignée de livres optimistes ou pessimistes. Parmi les pessimistes: l’intellectuel conservateur Jonah Goldberg, qui parle d’un <<suicide de l’occident>>.Parmi les optimistes : le psychologue Steven Pinker, qui appelle à un retour aux <<Lumières >> et le journaliste Gregg Easterbrook, qui dénonce le <<catastrophisme>>. Il faudrait citer aussi le Britannique Matt Ridley, à qui la revue Books a donné la parole ( lire<<l’humanité poursuit sa marche vers le progrès >>, octobre 2010).

le livre le plus intéressant est peut-être celui du statisticien suédois Hans Rosling. Décédé peu avant la parution de son ouvrage, il avait une longue expérience de la médecine de terrain, dans les pays pauvres. Conseiller auprès de l’organisation de la santé ( OMS ) puis professeur à l’institut Karolinska de Stockholm, il a créé une fondation destinée à combattre l’ignorance et à promouvoir la diffusion de données vérifiables.   

<<Pensez-vous que le monde va mieux , plus mal , ou ni l’un ni l’autre ? >>.

La majorité des gens répondent << plus mal >> dans tous les pays ( ils sont 75% en France ).

Hans Rosling distingue dix << instincts >> , ou péchés mignons , qui faussent le jugement : le goût des schémas binaires ; un intérêt pour la négativité disproportionné ; la propension à penser que les évolutions sont linéaires ; le goût de se faire peur ; la fixation sur des chiffres et des nombres frappants ; la croyance en l’immutabilité des moeurs , surtout chez les autres ; la préférence pour les explications simples ; la recherche de boucs émissaires ; la fausse hiérarchie des urgences. Tous ces péchés mignons sont fortement entretenus  et amplifliés par les médias et autres réseaux sociaux –

Factfulness (<< s’en tenir au faits >>), de Hans Rosling , Sceptre, 2018

Marguerite Duras avec Sandrine Bonnaire et Erik Truffaz

Mise en scène classieuse de » l’homme atlantique » de Marguerite Duras par Sandrine Bonnaire , Erik Truffaz et Marcello Giulliani

L Image by © Sophie Bassouls/CORBIS SYGMA

-<<L’homme atlantique>> de l’écrivaine relate la lettre d’amour qu’elle envoie à Yan.Elle traite de la finitude de cet amour, perdu à peine naissant.

 « La pellicule s’est vidée.Elle est devenue noire.Et puis il a été 7 h du soir.Le 14 Juin 1981.Je me suis dit avoir aimé. » 

Quand le film, né lui-même de la bande son de son film préçédant <<Agathe et les lectures illimitées>> Marguerite Duras crée des images somptueuses qui ne se réaliseront pas par la suite, dans le récit, dans le texte. 

  • L’écrivaine a-t-elle voulu créer un pont ténu, une liaison intime entre l’oralité d’un texte et l’image cinématographique, entre le mot dans la plénitude de son silence et la musique ?
  • A-telle voulu traduire le mouvement continu entre le mot et sa musique,le lien entre le lecteur et le spectateur.
  • Sandrine Bonnaire incarne avec une voix habitée cette parole; qui plus est la musique épurée, aérienne: avec la trompette d’Erik Truffaz et de son fidèle bassiste Marcello Guilliani.

                                                                                                                 Silences, séquences cinématographiques noires, absences, implacabilité de l’élan amoureux et de la finitude de cet amour; comme deux êtres qui se cherchent: l’écriture et le cinéma dans une esthétique, une tentative sublime et désespérée que Marguerite Duras nous propose d’une manière si singulière.

Avec la basse élégante de Marcello, la voix ferme et engagée de Sandrine Bonnaire enfin ce chant singulier avec la trompette envoûtante d’Erik Truffaz , Merci à vous trois et à Marguerite Duras.

Le texte de Marguerite Duras m’est apparu comme un peu désespérant , avec cet univers sombre que nous lui connaissons bien sur; mais aussi avec ses mots qui se déclinent , en une poésie incisive, un style inimitable…

Le chien et le chat discutent, font des commentaires au sujet de Marguerite Duras

France Culture / dialogue entre:

Alain Deniau : »la médiocratie  » ed. Lux
et Paul Jorion : »le dernier qui s’en va éteind la lumière « 
au sujet de la gouvernance ,de ses dessous ,de ses méthodes…

Les deux essayistes confrontent leur point de vue avec pour :

Alain Deniau« Rangez ces ouvrages compliqués, les livres comptables feront l’affaire. Ne soyez ni fier, ni spirituel, ni même à l’aise, vous risqueriez de paraître arrogant. Atténuez vos passions, elles font peur. Surtout, aucune « bonne idée », la déchiqueteuse en est pleine. Ce regard perçant qui inquiète, dilatez-le, et décontractez vos lèvres – il faut penser mou et le montrer, parler de son moi en le réduisant à peu de chose : on doit pouvoir vous caser. Les temps ont changé. II n’y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l’incendie du Reichstag, et l’Aurore n’a encore tiré aucun coup de feu. Pourtant, l’assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. « 

Paul Jorion  

Celles ou Ceux qui voudront bien malgré tout retrouver une trace sonore de cette conversation, devront parcourir les archives de France Culture.C’était  lors d’une émission<< réplique >>avec Alain Finkelkraut.

« croîre ou ne pas croîre ».

Voici un ouvrage du philosophe /essayiste Alexandre Lacroix : »Comment croîre lorsque l’on croît en rien? »
ed. Flammarion.
Il nous donne à voir des propositions philosophiques sur lesquelles je me suis penché avec une grande attention.

Si ce sujet vous interpelle, j’y reviens volontiers pour que nous puissions de conserve, dialoguer, fouiller la question, croiser nos enthousiasmes respectifs, nos croyances qui : ne demandent-elles pas à être un peu bousculées parfois?

Un livre de socioéconomie: auteur Alain Denault

Connaissez-vous l’essayste Alain Denault et son ouvrage:  » la médiocratie  » qui est une interrogation autour de la gouvernance et du discours politique :

deux domaines dans leur rapport à la communication et  au marketing aussi?…

Quelques livres qui n’ont pas un lien direct avec la socioéconomie,mais toute lecture est un passage, un pont possible vers des univers qui me tiennent à coeur.

-Intelligence artificielle ( Enquête sur ces technologies qui changent nos vies ) ed. Champs actuel par un collectif d’auteurs dont Enki Bilal, laurence Devillers, Gilles Dowek, Jean-Gabriel Ganascia, Yann LeCun, Cédric Villani…

Cet ouvrage est une visite didactique

fort instructive dans les rapports qu’entretient l’Homme avec l’ordinateur , devenu<< un partenaire>> incontournable.

L’intelligence artificielle dans son rapport à la soçiété, à l’économie avec ses bienfaits et ses dérives possibles.

-Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations ed. folio actuel de Raoul Vaneigem: 

Un ouvrage de référence qui marque un tournant dans le parcours de cet essayste belge qui  » débute » sa carrière avec sa participation à un cours de philologie romane à l’université libre de Bruxelles!

-la violence des riches/ chronique d’une immense casse soçiale de Michel Pinçon et monique Pinçon-Charlot ed. zones:

Un éclairage sur les retombées de la crise que traverse notre société au bord de l’implosion pour certains et ses retournements envisageables pour d’autres?